Ce matin, une rencontre étonnante. Passée au cabinet médical en bas de chez moi, je suis en train de me faire enlever mes points de suture au doigt. Quand un semblant de malaise me prend. Comme à chaque fois que j’ai un “dossier” médical à gérer ;)
Dans ces moments là, on lutte pour ne pas paraître ridicule.
L’infirmière qui prend soin de moi trouve les mots justes : c’est en définitive contre soi que l’on se force à lutter. L’événement en soi n’est pas notre ennemi, ni une épreuve insurmontable : il s’agit du présent, du moment qu’on est en train de vivre, tout simplement.
Ses paroles réconfortantes ont été salutaires.
Nous sommes revenues par la parole sur ma première réflexion “je me suis ouvert la peau bêtement”. Rien n’est bête. Il s’agit juste d’une réalité à laquelle on doit faire face. Par contre, la manière dont on l’aborde en émotions est l’affaire de chacun. Et dans mon cas, cette façon épidermique et sur-réactive m’a submergée sans que j’ai les outils pour l’accueillir.
Marie Jeanne m’a parlé de sensibilité, d’histoire personnelle, de cercle vicieux des émotions qui nous emportent là où elles le souhaitent quand on ne prend pas le temps de s’écouter. Et surtout de respirer. Sentir le souffle sortir de soi, surtout. Un expire qui évacue tout et sur lequel il faut davantage se connecter.
Mon infirmière m’explique que dans son cabinet, quand elle reçoit un enfant, elle lui dit d’abord une chose : “tu peux tout exprimer ici : crier, hurler, me dire des gros mots, tu as tous les droits”. Une manière de signifier que les émotions sont à débrider dans ces moments là, alors qu’au dehors, les parents en parlent parfois tout autrement.
Pouvoir prendre conscience du pouvoir de nos émotions et leur laisser leur place, les laisser couler en soi : c’est une des recettes de Marie Jeanne quand elle réconforte ses patients (grande girafe un peu trop émotive que je suis comprise).
Merci Marie Jeanne. Vous avez éclairé mon début de journée. J’ai repensé longtemps à vos paroles sur le chemin du travail…
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